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2016-2018

Faire vivre la prévention pour transformer les risques, une approche expérientielle et sensible des risques liés aux pratiques numériques des jeunes dans le modèle d’intervention de Action Innocence

Le savoir-faire à l’œuvre dans les activités d’Action Innocence

En Suisse romande, la prévention des risques liés à l’usage des outils numériques a été assurée auprès des jeunes dans les établissements scolaires par Action Innocence de 2000 à 2018. Avec le développement des activités numériques au quotidien, à un âge toujours plus précoce, cette prévention est devenue cruciale et les demandes de prise en charge de la prévention en milieu scolaire s’est accrue.

Dans ce contexte, Action Innocence s’est questionnée sur ses pratiques dans l’optique de penser et d’anticiper les nouveaux enjeux en lien avec une utilisation sécure du numérique par les jeunes. La Fondation a mandaté Sylvie Mezzena et son équipe de la Haute école de travail social de Genève pour mener une étude approfondie de ses activités d’intervention en milieu scolaire depuis une démarche d’analyse du travail.

La finalité de l’étude était double : d’une part saisir les enjeux pratiques à l’œuvre dans les interventions en milieu scolaire et d’autre part décrire le savoir-faire de l’équipe en termes de prévention auprès des jeunes. L’étude visait ainsi plus largement à visibiliser l’expertise de l’équipe et à modéliser la connaissance professionnelle construite par l’équipe d’Action Innocence au fil de son expérience.

La modélisation du savoir-faire d’Action Innocence a tout particulièrement mis en évidence le travail effectué par les intervenant·e·s auprès des jeunes en appui sur les émotions. Son modèle d’intervention privilégie une approche visant à faire vivre aux jeunes des expériences afin qu’ils/elles puissent apprendre à activement transformer les risques en situation. Au cœur de son modèle d’intervention se trouve un travail de nature sensible consistant pour les intervenant·e·s à « sentir et faire sentir » les situations avec les jeunes, afin de leur faire vivre et éprouver/sentir les risques. Sans diabolisation de leurs pratiques, mais sans minimisation des conduites à risques, les intervenant·e·s travaillent en appui sur l’expérience des jeunes. Il s’agit de favoriser une prévention sous forme d’intelligence des situations arrimée à des conditions concrètes dans leur environnement, plutôt que comme contenus prédéfinis et à intégrer « hors sol ».


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